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Coup de rétro sur la rétro

Comme toute équipe Agile, nous faisons régulièrement des rétrospectives dans le but de nous améliorer. Après plus d’un an, nous pouvons mesurer les effets bénéfiques et constater l’évolution de nos méthodes de travail. Nous partageons ici notre retour d’expérience, n’hésitez pas à réagir ou à poser des questions dans les commentaires de ce billet.

À quoi sert une rétrospective ?

Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’amélioration continue est au cœur de la culture agile. Un des douze principes sous-jacents du manifeste agile l’énonce clairement :

À intervalles réguliers, l’équipe réfléchit aux moyens de devenir plus efficace, puis règle et modifie son comportement en conséquence.

Dans Scrum, elle a lieu en fin d’itération, Claude Aubry explique très bien tout ça sur son blog. Comme nous travaillons sur plusieurs projets en parallèle, nous avons pour notre part préféré faire une rétrospective globale.

La rétrospective, c’est un moment privilégié où l’équipe prend un peu de recul par rapport au flux de la production, et réfléchit à des pistes d’amélioration possibles pour le futur. C’est un moment où l’on dispose d’une écoute et d’une liberté d’expression dans le respect de chacun.  La rétrospective facilite la transmission de messages, que ce soit sur des choses qui nous tiennent à cœur ou qui nous affectent.  Ainsi nous récoltons des retours sur notre manière de travailler ensemble et nous pouvons en discuter de manière constructive.  Cela évite de générer des frustrations ou des rancoeurs, qui vous plombe une équipe.

Chez Occitech, désormais une rétrospective a lieu chaque mois, un vendredi en fin de matinée. Pendant une heure nous échangeons pour définir quelques objectifs quantifiables d’amélioration.

Le déroulement d’une rétrospective

Il n’est jamais facile de se remettre en question, et nous devons bien reconnaître qu’au début ce fut un exercice très douloureux. Il y avait beaucoup de choses à dire et cela durait parfois jusqu’à plus de deux heures. Nous ne pouvions que constater qu’il y avait beaucoup de choses à changer et beaucoup d’actions étaient envisagées, mais n’étaient pas forcément mises en place. Et une rétro qui n’abouti à rien de concret c’est du temps de perdu.

La rétrospective est un moment qui peut vite devenir usant, du fait d’un format répétitif, et de l’implication que cet évènement requiert. Il faut donc très régulièrement changer les formats des rétrospectives, même de façon légère, afin d’éviter cette usure. Mais aussi dans le but de faire émerger de nouvelles choses qui n’ont pu s’exprimer dans les précédents formats, permettre de penser différemment

Petit à petit, nous avons modifié le format de nos rétrospectives et leur périodicité, en passant d’une rétro bi-mensuelle à une rétro mensuelle, d’une part pour les rendre plus efficaces et d’autre part pour nous laisser un peu plus de temps pour mettre en œuvre nos objectifs SMART.

À chaque fois c’est un membre différent de l’équipe qui est chargé de préparer la retrospective et notamment d’en définir le format, car en modifiant la structure de la rétrospective, nous modifions aussi notre façon de penser et de nous exprimer.

Au début, nous avons été piocher quelques idées dans le livre Agile Retrospectives et avons choisi des formats simples comme un simple tableau d’humeur Mad, Sad, Glad pour récolter les sentiments de l’équipe.

Puis nous avons découvert le site de Corinna Baldauf, Retr-O-mat, qui recense plein de formats différents pour chaque phase de la rétro :

  1. Introduction
  2. Récolte des retours
  3. Identification des problèmes
  4. Choix des actions à effectuer en priorité et comment les résoudre
  5. Conclusion

Nous avons testé plein de formats et la gamification de l’exercice l’a rendu moins pénible et plus efficace avec le temps. Nous nous engageons maintenant en général seulement sur deux à trois actions à l’issue de chaque rétro, avec pour certaines une personne chargée de veiller à son application.

Nous avons commencé à traduire et la version française de Retr-O-mat propose pour le moment près d’un tiers des formats. Promis nous continuerons la traduction, le projet est sur Github si vous souhaitez contribuer.

Les apports concrets

Nos rétrospectives nous ont permis par exemple :

  • d’utiliser un kanban physique visible de tous, dont nous aurions du mal à nous passer aujourd’hui ;
  • d’améliorer la régulation et le découpage du flux ;
  • d’être plus prudents dans nos estimations ;
  • de faire évoluer la tenue du point quotidien (stand-up), pour le décaler en fin de matinée et d’essayer de le limiter à 20 minutes ;
  • de favoriser l’appropriation collective des projets, soit par des sessions de pair programming, soit par des revues de code ;
  • de tour à tour être le « protect-man » de la semaine : un membre différent de l’équipe va traiter les demandes non liées à l’itération en cours et protéger ainsi ses camarades des interruptions ;
  • de faire deux présentations par mois en interne pour nous exercer à parler en public et ainsi pouvoir proposer des sujets à des conférences ;
  • etc.

Mine de rien, en nous pliant à l’exercice de la rétrospective, nous avons pu mettre en place pas mal de choses, dont certaines nous auraient parues impossibles à réaliser quelques mois auparavant et c’est vraiment agréable de pouvoir mesurer le chemin parcouru. Nous avons encore beaucoup d’objectifs que nous aimerions atteindre, mais maintenant nous sommes confiants dans notre capacité à y parvenir.

 

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